Des déficits pluviométriques localisés
La campagne 2019/20 avait pourtant bien commencé avec le début des pluies saisonnières en mars dans le sud de la région et à la mi-juin dans le Sahel. Des précipitations qui se sont avérées bénéfiques et qui ont conduit à une récolte dans des conditions optimales. Quelques préoccupations persistent pour les cultures de mil et de sorgho dans certaines parties de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, du Cap Vert et de la Guinée Bissau où les pluies ont tardé à venir et dont le début des précipitations s’est avéré en dessous de la normale. En effet, en Mauritanie par exemple, à la mi-août, 90% des stations hydrométéorologiques avait enregistré des déficits pluviométriques importants comparés à la moyenne (1981-2010). Par ailleurs, le Tchad et le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signalé des épidémies de légionnaires d'automne et de criquets, qui ont causé à certains endroits des pertes de récoltes. Auxquelles il faut ajouter des pluies torrentielles en juillet et en août qui ont entraîné des inondations localisées au Sierra Leone, au Niger, au Mali, au Nigeria et au Bénin. Compte tenu des récoltes record de 2018, presque tous les pays de la sous-région bénéficient de stocks en grain supérieurs à la moyenne ce qui permet d’atténuer les résultats et la baisse des rendements de l’année 2019. Malgré ces stocks, le besoin d’importations en Afrique de l’Ouest pour la campagne 2019/20 s’élève à environ 20 Mt. Les prix des céréales sont stables, sauf en zones touchées par un conflit. Au Burkina Faso, Mali et Niger, les prix du mil et sorgho étaient généralement inchangés ou a diminué sur certains marchés et ont été bien en dessous de leurs valeurs en août 2018, reflétant des fournitures et un soutien des ventes subventionnées par le gouvernement. Au Sénégal, au Ghana et au Nigeria, les prix des céréales sont restés stables ces derniers mois. En revanche, dans les zones touchées par le conflit du nord-est du Nigeria, la perturbation des flux commerciaux et des activités a abouti à des prix élevés.
Les conflits continuent d'affecter les activités agricoles
Les conflits limitent l'accès à la terre et causent une pénurie de contributions céréalières dans le Nord-Est du Nigeria, le Bassin du Tchad, au Nord et au centre du Mali. Dans la région du Liptako-Gourma, qui comprend des parties du Burkina Faso, du Mali et au Niger, les conflits ont affecté les activités agro-pastorales au cours de la période cruciale des mois de juin à septembre, et provoqué un déplacement croissant des populations. La situation humanitaire reste une grave préoccupation dans le bassin du Tchad. En août 2019, environ 2,2 millions de personnes ont été estimées être déplacé à l'intérieur du bassin, où 228 000 personnes supplémentaires résident dans la région en tant que réfugiés. Au Nord-Est du Nigéria, le niveau de violence et les attaques récentes ont conduit à de nouveaux déplacements, affectant les moyens de subsistance des populations et la situation humanitaire déjà désastreuse. En outre, l’insécurité alimentaire menace les populations. Auxquelles s’ajoutent les tensions entre agriculteurs et éleveurs au centre et au Sud du pays. Des conflits et violences intercommunautaire sont référencés dans plusieurs régions du Mali (Mopti et Gao), du Burkina Faso (Sahel, Nord, Nord-Centre et Est) et à l’Ouest du Niger (Tillabery et Tahoua), provoquent la détérioration de la sécurité alimentaire dans ces régions.
Source : commodafrica.com